Œuvres

2024

Le Goût du néant

pour quatuor vocal (SSMzMz) – 7’ — Commande du quatuor Sedna

Rien avant, rien après

pour chœur a cappella (SSSMzMzMzTTTBBB) – 6’ — Commande du chœur Spirito (dir. Nicole Corti)

2023

Chemins qui ne mènent nulle part

pour violon, soprano et piano – 1’40″ — Commande du trio Sélénia

L’Eau avale les ombres

pour violoncelle et piano – 9’ — Commande du duo Heredis

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Commandé par le Duo Heredis, « L’eau avale les ombres » est une œuvre pour violoncelliste et pianiste récitants, écrite à partir de fragments de textes d’Edgar Poe et de Gaston Bachelard.

L’œuvre se focalise sur la poétique de l’eau de l’auteur des Nouvelles Histoires Extraordinaires, analysée par le philosophe français : le destin de l’eau est de s’assombrir par l’absorption des ombres des arbres ensoleillés. Comme une projection de cette métaphore, la musique et les musiciens vont raconter ce processus naturel et immuable. À mesure que le soleil se couche, les ombres se détachent des arbres et tombent dans l’eau lourde et noire. Quand les ténèbres sont dans l’âme du poète, quand les êtres aimés nous ont quittés et que tous les soleils de la joie ont déserté la terre, alors l’eau est l’élément qui se souvient des morts. Par la force de sa rêverie, Poe fait écho à Héraclite d’Éphèse qui pensait que les âmes en mourant devenaient eau.

Qu’elle soit une musique descriptive (La Mer de Debussy, mais aussi Ravel…) ou de circonstance (Water Music de Haendel), l’eau irrigue encore l’imaginaire des compositeurs d’hier et d’aujourd’hui. Mon travail a été guidé par cette image d’une eau dense et sourde, qui a soif de matière, qui aspire comme un trou noir ; et qui est ainsi l’antipode des eaux légères, pures, et printanières. En toute confiance, j’ai aussi voulu exploiter l’engagement théâtral des artistes interprètes Maud Le Bourdonnec et Marwane Champ, rendant cette eau encore plus palpable.

L’Antitrobador

pour six voix de femme (SSMzMzAA) — 4’ — Commande de l’ensemble Aïgal

Tenebrae factae sunt 

pour chœur a cappella (SSAATTBB) – 9’ — Commande de l’ensemble Inchorus

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Note de programme :
Cette œuvre est issue d’un texte emblématique de l’Office des Ténèbres, notamment mis en musique par Gesualdo, Victoria, Lassus. Il s’agit d’une scène d’effroi, celle du Christ en croix abandonné dans la nuit et la souffrance. Le grand chœur est à la fois narrateur et chantre du Christ dont la Quatrième Parole « Mon Dieu, pourquoi m’avez-vous abandonné ? » résonne avec celle d’un peuple en perdition.

Par-delà la dimension religieuse, c’est le tableau terrifiant de la nature qui anime cette composition. Plus loin dans le texte : « Et le voile du temple se déchira, depuis le haut jusqu’en bas, et toute la terre trembla. » Selon une lecture biblique, on peut penser que la supplique du Christ cause un déchaînement de la nature, ou que le Christ et la nature se délabrent par sympathie. Notre actualité sociétale et écologique nous invite à relire ce texte avec un regard nouveau : c’est le déchaînement de la nature qui pourrait engendrer la supplique de l’humanité. Est-ce Dieu qui nous a abandonnés, ou bien, est-ce nous qui avons abandonné notre raison ? Cette musique veut exprimer cette déraison et son interrogation intrinsèque, face à une situation dont nous sommes désormais peut-être davantage spectateur qu’acteur.

Tenebrae factae sunt,
dum crucifixissent Iesum Iudaei :
et circa horam nonam exclamavit Iesus voce magna :
Deus meus, ut quid me dereliquisti?
Et inclinato capite emisit spiritum.

Les ténèbres se firent,
tandis que les Juifs crucifiaient Jésus :
et vers la neuvième heure, Jésus cria d’une voix forte :
Mon Dieu, pourquoi m’avez-vous abandonné ?
Et, inclinant la tête, il rendit l’esprit.

2022

L’Écume de la haine

pour piano seul – 8’

Pas contre pas

pour violoncelle et piano – 8’ – Commande du duo Heredis

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Note de programme :
Pas contre pas est une commande en lien avec le travail de recherche de Maud Le Bourdonnec sur la musique traditionnelle bretonne et, en particulier, le Kan Ha Diskan : un chant à danser interprété à deux voix. La pièce est une extrapolation de ce répertoire populaire qui utilise notamment la technique du tuilage. En relais à différentes échelles, le dialogue intime des deux instruments conduit lentement et inexorablement à la danse frénétique de la foule. C’est un jeu des pas et de leurs ombres, un regard sur le temps vécu et habité par les ampleurs du mouvement.

O magnum mysterium

pour chœur a cappella (SMzATBarB) – 4’30″

Pseudomnésie

pour violon seul – 13’

2021

Les Sonneurs

pour harpe seule – 12’

2020

Metaphors

pour chœur (SSAATTBB) a cappella – 3’

Variance

pour huit musiciens – 7’

2019

Laïlaps

pour six musiciens — 3’